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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 00:57

Lorsque l’on voit les performances grandissantes, et parfois pour ne pas dire impressionnantes de certains tireurs, on se laisse parfois entendre sur les pas de tir, que ces perf’s ne sont pas humaines. Le fléau du dopage touche t’il le tir à l’arc ?  Probablement... ou pas! Mais où est le gain ? Pas évident. Nous allons voir cela, à travers un petit tour d’horizon des substances dopantes connues.

 

Commençons par la plus tristement célèbre, j'ai nommé l’EPO.  Son rôle est d’augmenter la capacité des globules rouges à transporter l’oxygène, comme si on augmentait la capacité d’un moteur à pomper du carburant. Initialement utilisé chez les malades du cancer, dont certaines thérapies affaiblissent la capacité du corps à produire les globules rouges, il n’a strictement aucun intérêt dans le tir à l’arc, contrairement à certaines disciplines qui en ont détourné l’usage.

 Les stéroïdes anabolisants : donnés au bétail pour faire plus de muscles (plus de viande = meilleur bénéfice), ils ont été détournés chez ceux qui recherchent la performance musculaire absolue, au détriment de l’endurance. Ces substances vont faire gonfler les fibres musculaires, ce qui n’a pas d’intérêt dans le tir à l’arc, ou l’on recherche la stabilité en tension, et donc des fibres musculaires fines et résistantes. Ces fibres musculaires surgonflées vont également êtres très gourmandes en carburant (oxygène), avec un faible rendement (force importante, mais sur une très courte période).

 Les anti-inflammatoires : AINS à partir de la classe II notamment (rien à voir avec l'Ibuprofène que l'on prends occasionnement pour des mots de tête). Pris à forte dose, les anti inflammatoires diminuent la sensation de fatigue. En effet, lors d’efforts physiques longs, en supposant que l’on soit déjà bien entrainé, le corps va manifester la fatigue par de l’inflammation : le frottement répété des muscles et le travail des articulations fais qu’à la longue, il y a échauffement au-delà de la limite, et donc inflammation. Les anti-inflammatoires réduisent l’inflammation en inhibant les molécules messagères de l'inflammation, sans l'annuler elle même. Le corps va pouvoir aller plus loin, mais au prix de lésions musculaires ou articulaires graves.

Il n’y a aucun intérêt à utiliser ces substances dans le tir à l’arc, qui ne requière pas une endurance de marathonien.

Les "tranquillisants" : nous arrivons ici dans des classes thérapeutiques pour lesquels certains trouvent un intérêt.  On en retrouvera principalement 2 classes : Les médicaments neurotropes, tels que les la classe des benzodiazépines, et les molécules qui vont jouer sur le rythme cardiaque : antihypertenseurs, et surtout Beta bloquants.

  • Les benzodiazépines : en jouant sur les récepteurs du GABA, le principal neuromédiateur inhibiteur, elles sont tout à tour hypnotiques, myorelaxantes (relâchent  les muscles), anxiolytiques ou anticonvulsivantes, à des degrés plus ou moins élevés en fonction de la molécule. Elles sont connues pour leur utilisation chez les tireurs embusqués, qui restent immobiles sur de très longues périodes, mais sont totalement incompatibles avec le tonus requis pour armer un arc.
  • Les béta bloquants : ils bloquent les récepteurs béta adrénergiques (l’adrénaline est le principal neuromédiateur excitant), localisés au niveau du tissu cardiaque. Il en résulte que le cœur ne peux plus accélérer, notamment en cas de décharge d’adrénaline.Dans le tir à l’arc, on voit d’emblée l’intérêt que cette classe thérapeutique peut avoir pour un tricheur : meilleure stabilité du bras d’arc et baisse de la sensibilité aux coups de stress. Toutefois, chez un sujet sain, la bradycardie (baisse du rythme cardiaque) qui va de pair avec ses effets cardiomodérateurs peut avoir des conséquences désastreuses, de l’asthénie à la crise d’asthme, jusqu'à la mort subite.

 

En Conclusion, ne cherchez pas à tricher, mais entraînez-vous, travaillez vos muscles pour avoir une position forte et stable, votre mental pour résister au stress et surtout faites-vous plaisir dans le tir à l’arc. Les grands archers du circuit mondial passent des heures à enchainer les tirs et à soulever de la fonte, normal dés lors que leurs performances soient à l'avenant. On le le répètera jamais assez, un médicament est une substance active, qui a été développée pour traiter un dysfonctionnement et le ramener à la normale, non pour déséquilibrer un métabolisme sain. Si vous avez un doute, votre médecin ou votre pharmacien saura vous répondre. 

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